De flexitarien à végan : comment distinguer les différents régimes alimentaires

Par Sarah ARASCO • Publié en mars 2023

Au cours de certains repas, on entend souvent des phrases du genre « je ne mange pas de poisson », « je ne mange pas de fromage non plus », « je mange rarement de la viande », etc.

Je vais donc essayer de vous expliquer ces différents régimes et modes de vie en distinguant ce qu’est un flexitarien, un végétarien, un végétalien et un végan.

Un peu d’histoire...

Selon un article du magazine Geo1, le végétarisme est une pratique alimentaire très ancienne, au moins 500 av. J.-C. En effet, contrairement à la croyance populaire, le végétarisme n’est pas une pratique récente.

À l’époque de la Grèce antique, de nombreux philosophes étaient déjà végétariens. Pythagore est d’ailleurs considéré comme le père de ce régime alimentaire. Plus récemment dans l'Histoire, nous retrouvons Léonard de Vinci, Mahatma Gandhi ou encore Albert Einstein comme des adeptes des repas végétariens.

Et aujourd'hui le végétarisme, c'est quoi ?

Aujourd’hui, il existe de nombreuses façons de pratiquer le végétarisme. De manière générale les régimes alimentaires végétariens excluent la viande (rouge et blanche) ainsi que les poissons et les fruits de mer.

Cependant, il convient de différencier :

  • le ovo-lacto-végétarisme (le plus courant en Europe), qui consiste à ne pas manger de viandes et de produits de la mer mais à consommer le lait, les œufs et le miel pourtant d’origine animale. Cependant, ils ne consomment pas non plus de dérivés contenant de la chair animale c’est-à-dire les fonds de viande, les fromages à présures animales ou encore tout ce qui contient de la gélatine comme certains bonbons ;
  • le lacto-végétarisme, qui consomme des produits laitiers, mais pas d’œufs, pas de poissons, ni de viandes et dérivés ;
  • le pesco-végétarisme, qui consiste à s'abstenir de consommer de la viande mais consomme par contre le lait, les œufs et le poisson et fruits de mer.

Attention, ces définitions sont très généralistes et parfois sujettes à de subtiles fluctuations. Vous pouvez toucher ici du doigt la grande variété de régimes « végé » et les déclinaisons de chacun des pratiquants.

D'accord mais un végétalien, c'est encore différent ?

Selon le dictionnaire Larousse2, le végétalien est une personne qui respecte un « régime alimentaire excluant tout aliment d'origine animale ». Cette personne va donc manger de tout sauf de la chair animale ou tout autre produit alimentaire d’origine animale (les produits laitiers, les œufs et le miel). C’est un objectif purement alimentaire, souvent pour des raisons de santé comme des allergies. Il n’y a aucune conviction d’ordre éthique, contrairement au véganisme qui ne se limite pas à l’assiette, comme nous allons le voir un peu plus loin.

Les végans : une pratique au-delà de l'alimentaire

Si nous nous en tenons à ce qui est rédigé sur Wikipedia3 au sujet du véganisme, c’est un mode de vie qui refuse l’exploitation des animaux, et exclut donc la consommation de produits d’origine animale. Au-delà de l’adoption d’une pratique alimentaire végétalienne, le véganisme exclut également la consommation de tout autre produit issu des animaux, de leur exploitation ou testé sur eux (cuir, fourrure, laine, soie, etc.), et plus généralement l’utilisation des animaux dans le cadre des loisirs.

C’est donc une pratique élargie à tous les domaines de la vie ; ce n’est pas seulement une question d’alimentation, c’est une position morale, philosophique, sociale et politique.

Le flexitarisme : un entre-deux

Il existe une autre pratique alimentaire le flexitarisme (parfois appelé semi-végétarisme) qui, à l’inverse du végétarien, conçoit une consommation modérée de viande et de poisson.

Il limite simplement sa consommation de produits d’origine animale. Par exemple, l'enquête CCAF4 de 2016 met en évidence la diminution régulière de la consommation carnée depuis quelques années pour de nombreuses raisons : morales, écologiques, financières, gustatives ou médicales. Mais aussi une dernière raison, et pas des moindres, portée par de récentes études sur le risque de cancer associé à l’excès de consommation de viande rouge selon le Centre international de recherche sur le cancer5.

Une alimentation mais aussi une prise de conscience

Comme l'évoque l'article de GEO précédemment cité1, de nombreux facteurs peuvent pousser une personne à changer son mode de vie pour devenir flexitarienne, végétarienne, végétalienne ou végan. Parmi elles, on retrouve le plus souvent :

  • la protection des animaux, afin qu’ils ne soient plus exploités pour leur viande ou leur production ;
  • l’impact écologique, en effet, les élevages, la pêche et l’agriculture intensives sont très polluants ;
  • la santé, les régimes alimentaires sans produits issus de l’animal sont recommandés par l’OMS et considérés comme très bénéfiques pour l’organisme ;
  • le respect de certaines religions.

Une société française prête à cette évolution ?

Une étude IFOP6 de 2021 montre que seulement 2,2% de la population française se déclare appartenir à un des régimes sans viande. Ça semble peu mais le second chiffre sur le flexitarisme indique que 24% de la population a adopté ce dernier régime alimentaire.

En France, les végétariens au sens large sont confrontés à différentes contraintes. Ainsi 40% de ces derniers disent avoir des difficultés à manger à l’extérieur dans les restaurants ; environ 30% d'entre eux éprouvent des difficultés sociales de partage de repas avec leurs proches voire des critiques et de l'incompréhension.

Pour finir sur une note d'espoir pour les pratiquants de ces différents régimes, il est à noter que l'évolution semble en marche en France bien que plus lentement que dans d'autres pays européens et mondiaux. En effet, avec comme fil conducteur les différentes interrogations de la population sur l'impact de la consommation carnée (santé, économie, environnement, etc.), il est évident que ces régimes présentés ici auront une part prépondérante à l'avenir.